Présentation

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On pose que les grammaires sont à considérer comme des instruments de diffusion de savoirs savants, ceux élaborés dans des communautés de pratique comme celle des grammairiens, jusqu’à il n’y a guère, et aujourd’hui des linguistes, étant entendu que cette distinction elle-même s’est constituée historiquement. Elles sont destinées à une utilisation autodidacte ou en parallèle avec un enseignement, pour des apprentissages systématiques ou des consultations occasionnelles, en cas de difficultés. Elles sont à considérer comme des « modes d’emploi des langues », à visée pratique, conçus pour permettre de remédier aux difficultés et dysfonctionnements, mais articulant description et explications.

Ces discours de diffusion des connaissances répondent au principe général de l’adaptation, à entendre comme toute forme de variation par rapport au discours savant et au discours « moyen/ordinaire » (issu du précédent) de la grammaire française du français, à des utilisateurs ‘non savants » en un contexte culturel, éducatif et sociolinguistique donné.

Les formes de l’adaptation, qui seront au centre de cette rencontre, sont d’origines et de nature diverses :

  • elles peuvent être de pures créations individuelles ou relever des conditions cognitives et sociales de la néologie lexicale terminologique, dans l’effort incessant de créer des termes en langue pour dire la langue. Elles peuvent alors ne rien devoir directement au contexte d’utilisation en tant que tel mais relever en amont des conditions de production de la créativité néologique grammaticale. Et l’étude de la « réussite » (c’est-à-dire de la diffusion) des créations terminologiques est alors stratégique ;

[thème A]

  • l’adaptation peut prendre la forme de la transposition didactique (par opposition au concept récent de manuélisation qui est plutôt d’orientation appréciative, en ce qu’il souligne des déperditions dues à la transposition). Est alors à questionner la nature de la « qualité » du discours grammatical des ouvrages de divulgation, laquelle est censée répondre aux critères généraux de qualité de tout instrument de référence, comme la clarté de la dénomination, sa stabilité ou l’accessibilité à des non-spécialistes (par recours à des analogies dans d’autres domaines…) ou à des utilisateurs non natifs peu compétents en français (d’où l’emploi de la langue première dans les grammaires produites in situ) ;

[thème B]

  • l’adaptation à un lectorat situé, c’est-à-dire à un contexte (linguistique, métalinguistique, culturel…) donné, peut prendre des formes variées, probablement situées sur un continuum de différences, que la recherche aura à mettre en évidence, comme par exemple la « traduction » de la terminologie originelle qui peut prendre la forme de la création d’équivalents terminologiques, réputés analogues dans les deux langues tout autant que compréhensibles dans la langue du contexte, surtout dans les cas où celle-ci ne présente pas de catégories équivalentes (comment « traduire » des termes désignant des catégories du français qui n’existent pas dans la langue première des utilisateurs ?). Les stratégies de médiation entre le latin, l’espagnol et le français sont alors à explorer ;

[thème C]

  • enfin, les adaptations peuvent être des contextualisations de la description standard moyenne de référence, en tant que modifications de la description du français (et non exclusivement de la terminologie grammaticale) par réorganisations de celle-ci en fonction des catégories, classes, structures, opérations et relations utilisées pour décrire les langues du contexte, familières aux apprenants, en particulier leur langue de scolarisation (comme, par ex. : la présentation en parallèle de c’est/il y a, groupage non usité dans les grammaires françaises de référence ou la proximité phonétique de c’è italien et c’est français, qui peut conduire à « surdécrire » le fonctionnement de ce dernier élément et à créer des catégories inédites comme « c’est, pléonastique »).

    [thème D]

Ces adaptations ne sont pas à situer uniquement sur l’axe « descendant » savoirs savants / savoirs didactisés : elles sont aussi à considérer dans le cadre d’interrelations entre :

  • L’enseignement de l’espagnol langue maternelle ou langue de scolarisation (ELM) et celui de l’espagnol comme langue étrangère (ELE) ;

[domaine 1 ]

  • L’enseignement de l’espagnol langue maternelle ou langue de scolarisation (ELM) et celui des langues régionales (LR), comme matière spécifique ;

[domaine 2]

  • L’enseignement du français langue étrangère (FLE) et celui de l’ELM, puisque les apprenants sont grammatisés dans cette langue ou dans une LR ;

[domaine 3]

  • L’enseignement de l’ELE et de celui du français langue étrangère où des symétries de traitement pourraient se manifester ;

[domaine 4]

  • L’enseignement de l’ELM et celui du français langue maternelle (FLM) dans leur relations historiques à la grammaire latine et en considérant la créativité terminologique grammaticale contemporaine

[domaine 5]

  • Tous les domaines précédents pourront être interrogés du point de vue de l’émergence des catégories (et de leurs traductions, contextualisations) et de leur transformations historiques dans la description des deux langues ainsi inter reliées [domaine 6]

Les langues de travail principales sont l’espagnol et le français. D’autres langues pourront être utilisées pour les communications, si des résumés dans ces deux langues sont rendus disponibles

Un résumé de 500 mots est à envoyer précisant le thème choisi (de A à D) et le domaine concerné (de 1 à 6)

Ce résumé comportera une présentation du contexte, la problématique théorique et la démarche méthodologique. Dix références bibliographiques (qui ne sont pas comptées dans le résumé) sont attendues. Elles doivent éviter de mentionner l’auteur de la communication.

Chaque présentation comprendra aussi :

  • 3 mots clés ;
  • les nom et prénom des auteurs ;
  • leur statut et leur institution principale de rattachement (enseignement) ;
  • leur équipe, groupe, laboratoire… de recherche ;
  • leur adresse électronique et postale ;
  • les langues connues (en particulier connaissance en réception de l’espagnol, du français…).

Chaque proposition fera l’objet d’une double évaluation anonyme par le Comité scientifique.

Les propositions sont à envoyer à la fois à: