Presentación

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Historique du réseau

L’origine de ce réseau débute par une convention de collaboration entre l’Université d’Artois et l’Universitat Politècnica de València et donne lieu, entre autres, à l’organisation biannuelle de colloques franco-espagnols d’analyse de discours et d’enseignement des langues sur objectifs spécifiques ouverts sur d’autres contributions internationales. Le premier, intitulé Le langage manipulateur : pourquoi et comment argumenter ? réalisé à Arras en 2012, a interrogé les spécificités de l’argumentation dans les discours spécialisés, en particulier les discours pédagogiques, universitaires, professionnels et politiques, correspondant aux axes développés par les laboratoires desdites universités.

Le deuxième colloque, Langues, communication et technologies numériques s’est tenu à Valencia en 2014. Il s’est articulé autour de l’utilisation des technologies numériques dans la communication et en didactique des langues de spécialité. Le troisième Apports et limites des corpus numériques spécialisés organisé à l’université d’Artois en 2016 a réuni les contributions des chercheurs travaillant sur différents corpus afin d’en analyser les pratiques d’utilisation, les prolongements didactiques et les différents apports à l’analyse de discours spécialisés. L’élargissement de l’association à deux autres universités, l’université de Grenade et l’université de Perpignan, en 2017, a permis de renforcer l’axe nord-sud des échanges français et espagnols par la création du réseau interuniversitaire E-GRAPHELES (Grammaire, phraséologie et enseignement des langues étrangères et de spécialité) et d’organiser à Grenade en 2018 le quatrième colloque. Dans la continuité des colloques antérieurs, la thématique choisie, Écrire, lire, traduire, enseigner les langues à l’ère du numérique a élargi la réflexion autour du numérique.


Projet de recherche du réseau E-GRAPHELES

A l’occasion du colloque tenu à Granada (février 2018), il a été décidé de se constituer en réseau de recherche, en créant un comité d’organisation (voir les responsables ci-dessus), et en établissant un projet de recherche commun, à mettre en œuvre dans les prochaines années

Titre : « La langue – les langues au temps du numérique et du plurilinguisme »

Les recherches linguistiques - l’analyse de discours, la linguistique textuelle, la communication, la pragmatique, les interactions, l’argumentation, la littératie académique… - sont traversées de nos jours par deux types de conditionnements :

  • L’impact du numérique. Les divers domaines de travail : rapports entre syntaxe et sémantique, les langues en contraste, la phraséologie (manières de dire, collocations…), les (nouveaux) genres discursifs, la construction textuelle (de la phrase au texte : connecteurs, marqueurs de connexion), la terminologie, les langues de spécialité… ne peuvent point ignorer les technologies numériques, qui leur offrent des conditions de recherche nouvelles (principalement quant aux méthodes de travail, la constitution de corpus, la mise en œuvre d’outils numériques d’analyse (Tropes, Alceste, Trameur, Lexico3 ...), mais aussi quant à la validation des résultats), ainsi que des enjeux ou des défis quant à la diffusion et l’application des recherches.
  • Le plurilinguisme. La configuration d’une Europe de la recherche a permis la mise en place d’équipes de travail en réseau, issues de traditions linguistiques et culturelles de recherche différentes (nous comprenons le terme « culture » au sens ethnologique). L’expérience acquise, au cours de ces quelques années qui ont mené à la constitution du réseau de recherche E-GRAPHELES, nous permet d’affirmer que le plurilinguisme – c’est-à-dire, la prise en considération de plusieurs langues dans le processus de recherche, de la part de chercheurs possédant plusieurs langues ou mettant en rapport plusieurs langues ; dans notre cas : français, anglais et espagnol, principalement – constitue un atout essentiel. Des possibilités nouvelles sont ouvertes en effet quant aux objets d’analyse, quant aux situations/conditions d’usage de la langue mais également quant aux enjeux des recherches dans leur application vers les domaines de la traduction et ou de l’enseignement/apprentissage des langues, de par la constitution d’outils langagiers adaptés à cette diversité d’usages.

Nous estimons que ces deux types de conditionnements ne constituent pas des entraves, mais des défis. Les universités sont en train de s’adapter aux nouvelles demandes sociales ; elles se rapprochent des exigences du monde du travail et des affaires ; elles définissent des compétences d'apprentissage liées à la pratique professionnelle et élaborent des stratégies pour trouver leur place dans la mondialisation. Il est évident que les technologies numériques font partie de ces stratégies. Mais aussi, ces adaptations ne peuvent pas entraîner une disparition de l’engagement de l’Université en faveur des valeurs de la culture et de l’humanisme. Aussi, la tentation du monolinguisme (dans la recherche également), la disparition de langues, l’appauvrissement langagier et culturel des citoyens, la manipulation des nouveaux moyens d’interactions langagière et sociale ne sont pas une nouvelle malédiction de Babel ; en tant que chercheurs, professeurs, universitaires, notre rôle consiste à analyser ce qui se passe, à faire connaître, à proposer un discours d’accompagnement et des réflexions qui nous positionnent de manière critique à l’intérieur de cette nouvelle réalité.

Nous plaçons ainsi ce projet de recherche dans cette perspective où la science – et encore moins, la linguistique, science sociale par excellence – ne doit pas être une entité à part de la société. Elle doit par contre fournir des moyens pour répondre aux nouveaux défis où est engagée notre société. Nous partageons ainsi l’idée suivante : « Le fait d’être appliquée donne à la linguistique une dimension pluridisciplinaire. » (Williams 2009 : 205-206)

Les thématiques suivantes seront ainsi abordées au sein de ce projet de recherche :

  • L’intégration du numérique dans la recherche linguistique (grammaire, lexique, discours, pragmatique…) : analyse de la langue des réseaux sociaux, des blogs, des forums..., des interactions langagières, des discours… ; compilation et traitement des nouvelles données (corpus)….
  • L’intégration du numérique dans l’enseignement/apprentissage des langues (approches didactiques innovantes intégrant le numérique, rapports enseignants-apprenants : créativité, collaboration, socialisation, individualisation, autonomie, accompagnement dans la formation…) ; rapports enseignement formel et informel ; nouvelles interactions langagières ; quel savoir pour quels savoir-faire ? ; techniques de travail ; conditions d’efficacité ; contraintes d’écritures liées aux nouveaux dispositifs ; médias sociaux et apprentissage des langues…
  • L’intégration du numérique dans les pratiques de traduction
  • Les formations à distance et les formations hybrides (blended learning)
  • Acculturation numérique et compétences professionnelles (maîtrise des outils numériques et maîtrise applicative)